dimanche 14 septembre 2014

Du Paraguay au Brésil.

Dernier bivouac en Paraguay. Sur la place du village, des femmes vendent les herbes plus ou moins médicinales que l'on consommera sous la forme du "terere", le maté local, infusé dans l'eau glacée.




Au départ de Yby Yau nous avons pris plein nord une jolie route de terre en direction de la frontière brésilienne. Nous retrouvons là aussi des paysages brésiliens, fazendas où broutent les vaches, huttes de paille des guaranis, forêts clairsemées de palmiers décoiffés, drôle de chaînon de montagnettes, marécages et poussière rouge de la piste. Peu de monde.





La douane d'Encarnation nous avait confirmé que nous pouvions sortir à Bella Vista. Pour sortir, on est sorti ! Aucune formalité, ni douane ni police ! Nous sommes forcés de reprendre la route jusqu'à Ponta Pora/Juan Caballero, à 130kms au nord est pour quitter officiellement le Paraguay et entrer au Brésil. Ici aussi, c'est une grosse agglomération de deux villes jumelles dont l'avenue principale - centre commercial de plusieurs kilomètres de long - fait office de frontière que l'on franchit comme l'on veut n'importe où ! Par contre, que de difficultés pour trouver la douane Paraguayenne et le Police Fédérale Brésilienne.
Sur la route du retour vers Bella Vista,nous trouvons un bivouac d'herbe à l'entrée d'une fazenda. Ouf! Nous avons roulé plus que nous l'aurions voulu aujourd'hui.

vendredi 12 septembre 2014

Les missions paraguayennes.


Histoire de faire un déjeuner léger, nous avons commandé une petite « tabla », assortiment de charcuterie, petites « milanèses », brochettes de poulet, beignets de calamars, etc … on aurait pu manger à quatre, pour une douzaine d’euros. Puis nous avons traversé le pont international qui enjambe le large Parana pour entrer au Paraguay. Formalités sans difficulté. Un distributeur automatique, pour l’équivalent de 180 € nous délivre gentiment… un million de guaranis, la monnaie locale.
Nous arrivons en fin d’après-midi à Santissima Trinidad del Parana. Nous visiterons demain matin. Les gardiens du site nous invitent à bivouaquer au plus près de la billeterie, et des sanitaires qui vont avec. Parfait.



Casas de los indios.


L'église primitive et le clocher.



Sculptures guaranies.




Les indiens guaranis appréciaient beaucoup la musique et les arts en général.


Le baptistère.



Douze kilomètres plus loin se dressent les ruines imposantes de Jesus de Tavarangue.


Arches trilobées d'influence mozarabe.





Délicate fontaine dans la sacristie.



De retour sur Encarnation, nous établissons notre bivouac sur la toute nouvelle " costanera" de la ville avec vue, sur l'autre rive du Parana, sur les buildings de Posadas, en Argentine. Nous y faisons la connaissance de Mathieu et de sa sympathique famille québequoise, en voyage depuis trois ans à bord d'un véhicule qui rend bien pâlot notre Euskal-Go.






De petits soucis mécaniques nous immobilisent une journée à Encarnation, mais comme toujours, la gentillesse des sud-américains fait merveille, et nous sommes repartis hier, non sans avoir fait un tour dans la zone commerciale frontalière où l'on peut faire quelques bonnes affaires. J'en ai profité pour remplacer mon zoom Sigma 70/300 qui m'a valu de gâcher mes photos du Fitz Roy par son équivalent Canon à un très bon prix. J'espère donc pouvoir ainsi vous faire profiter de jolies photos d'animaux dans le Pantanal.



Nous traversons donc le Paraguay vers le nord, à travers une grande région humide. Une route de terre rouge nous secoue un peu sur cent cinquante kilomètres avant de retrouver le goudron à Caazapa où nous bivouaquons. Et nous voici ce matin à Colonel Oviedo. Nous avons retrouvé des paysages qui font vraiment penser au Brésil. Le dépaysement commence enfin.
Il nous faudra encore plus d'une journée de route pour atteindre la frontière à Bella Vista.


lundi 8 septembre 2014

Le mouton à cinq pattes.

D’aucuns nous ont demandé de leur rapporter de voyage des choses invraisemblables, le mouton à cinq pattes en quelque sorte. J’ai mieux à leur proposer. Voici le très rare mouton à quatre cornes !


« Oveje crioulo » a été créé par les indiens à l’issue de croisements improbables. Je propose l’importation du concept dans notre beau pays pour les cocus très probables.

Cet article n’est pas destiné à la rubrique « Blagues à part ». C’est dire son sérieux. J’y ai mis par contre quelques considérations d’un goût que les grincheux jugeront douteux. Je les invite donc à passer leur chemin.

De Montevideo à Posadas

En choisissant cette route, nous n’avons sans doute pas opté pour la plus belle, mais nous avions longé l’an passé le cours du rio Uruguay du nord vers le sud. La traversée de l’uruguay, sur cinq cent kilomètres est assez monotone : rien ne vient interrompre la succession des grandes estancias à peine vallonnées, où paissent d’importants troupeaux de vaches grasses à souhait. En tout cas, le pays est vert. Un relief plus marqué anime les quatre-vingt derniers kilomètres, après Tacuarembo. Une belle cavalcade de centaines de chevaux et cavaliers commémore sur quatre jours de chevauchée une mémorable défaite, et son général mort et vaincu. Le lendemain, sous une pluie battante qui ne nous lâche pas, d’autres cavaliers, brésiliens ceux-là, marchent aussi, tristes sous  leurs grandes capes de pluie.






Les deux villes sœurs de Rivera l’uruguayenne et Santana de Livramento la brésilienne forment une seule et même agglomération : la frontière n’y est pas matérialisée et l’on passe, sans s’en apercevoir d’un pays à l’autre, en franchissant une avenue. Les formalités, simples et rapides, s’y font en deux endroits différents. Nous voici donc au Brésil. Où le printemps n’a pas attendu la fin de l’hiver. Mais les saisons signifient elles quelque chose sous ces latitudes ?


La pluie donc, toute la journée du lendemain, et le brouillard. Nous avalons les kilomètres sans rien voir du paysage. Le vrai plaisir de la journée : un vrai premier repas brésilien dans le restaurant d’une petite bourgade. Nous bivouaquons devant les ruines de Sao Lourenço martir, première mission jésuite sur notre route. La pluie cesse enfin.
Il ne reste que quelques pans de mur de l’église. San Miguel archangelo nous réserve d’autres vestiges. L’église dresse la presque totalité de ses murs sanglants sur une verte prairie où se devinent à peine les traces des rangées des habitations des indiens guaranis. Un joli musée expose nombre de statues en bois polychrome des XVII° et XVIII° siècles.






En fin d’après-midi, une barge nous fait traverser le rio Uruguay et nous entrons en Argentine. L’informatique de la douane argentine révèle bien une bizarrerie dans notre situation mais à mon grand soulagement, nous obtenons sans difficulté le fameux papier d’importation temporaire du véhicule qui nous avait manqué à notre dernière entrée à Punto del Inca.


Bivouac au bord du terrain de foot de San Javier. Nous serons demain à Posadas et passerons au Paraguay.   


jeudi 4 septembre 2014

C'est reparti !


Et nous revoici en Amérique du sud. Un vol un peu long et compliqué au départ de Madrid nous a délicatement déposé sur l'aéroport de Montevideo. Un bus confortable nous a conduit à l'entrée de Paraiso Suizo, à 65 kms. Là, un gentil bûcheron nous a fait faire le dernier km dans sa guimbarde jusque chez Heinz et Sylvia où nous avons retrouvé notre fidèle Euskal-Go. C'est la première fois qu'il remue ainsi frénétiquement son pot d'échappement à la vue de ses maîtres. C'est vrai que la séparation a été longue: cinq mois quand même !
Cependant, ne le plaignons pas trop, il était en belle et nombreuse compagnie.




Ce dernier véhicule appartient à un couple d'allemands revenus aujourd'hui d'Europe. Nous allons certainement nous retrouver sur les routes puisqu'ils partent pour un périple assez semblable au nôtre jusqu'en  Bolivie.
Après deux jours de préparation, nettoyage, bricolage, mécanique, nous sommes prêts au départ et je modifie déjà le trajet prévu: plutôt que de rejoindre les rives du fleuve Uruguay pour le suivre vers ne nord avant d'entrer en Argentine, nous allons traverser l'Uruguay (le pays) et passer la frontière brésilienne en direction des Missions Jésuites. De là, nous gagnerons Posadas en Argentine où nous remercierons le médecin qui avait soigné Nicole de sa bronchite d'Iguazu l'année passée. Ce sera ensuite le moment de découvrir le Paraguay.