mercredi 29 octobre 2014

Fin du voyage, fin du rêve.

Quand j'ai posté le dernier article, je vous ai tu une très mauvaise nouvelle, car je voulais d'abord vous faire vivre les derniers jours du voyage. La nouvelle en question, mais alors vraiment, une très mauvaise, court déjà, indépendamment de ma volonté. Je vous la livre donc ici, dans toute sa cruauté.
Sur un salar du sud Lipez, aux confins de la Bolivie, en toute fin d'après-midi, j'ai perdu le contrôle d'Euskal-Go qui est parti dans une superbe glissade avant d'exécuter un très réussi salto latéral. La figure nous a laissé pantelants d'admiration mais en très mauvaise posture, sur le toit, quatre roues tournant inutilement vers le ciel, au beau milieu d'un extraordinaire paysage désertique.
Cette nouvelle dramatique s'accompagne toutefois d'une bonne nouvelle: hormis trois ou quatre bleus, nous sommes sortis indemnes de l'accident. La mini capucine d'Euskal-Go a encaissé le choc et empêché la cabine de s'écraser sur ses passagers.
Le bivouac sous l'épave restera dans les annales. A quinze kilomètres du seul village alentour, nous n'avons pu trouver de secours que le lendemain matin. Euskal-Go a pu être remis sur ses pieds et remorqué jusqu'au village. Irréparable en Bolivie, sa valeur ne permet pas d'envisager un transport et une réparation au Chili. Il sera donc dépecé sur place et vendu en pièces détachées.
Quant à nous, nous avons regagné Biarritz à l'issue d'un long voyage de trois jours. Le rêve est brisé, mais ces neuf mois et quarante mille kilomètres sur les routes sud-américaines resteront un magnifique souvenir.
Nous réfléchissons déjà à la suite, sans doute moins lointaine, sans doute plus classique, mais nous n'en avons pas fini avec le voyage.
Demain, ou dans quelques jours, je vous raconterai les trois derniers jours de notre aventure, et si j'en ai le coeur, je publierai une photo du désastre.

Blague à part, c'est décidément pas drôle !

dimanche 26 octobre 2014

Le salar d'Uyuni.

Nous quittons Potosi en compagnie du train qui exporte les minerais vers le Chili.



Nous rencontrons enfin, à 4000m, notre premier troupeau de lamas.



Lama tu vus ?




Mines dans la montagne avant Uyuni.


La petite ville d'Uyuni n'a pas grand intérêt, sinon d'être le point de départ des excursions vers le salar. Le Dakar y est passé en début d'année et y a laissé des traces. C'est jeudi, jour de marché et c'est très animé.




Le lendemain, les 4x4 des agences touristiques se retrouvent à Colchani devant les stands d'artisanat.

 Sur les traces bien visibles, nous  nous lançons sur la croûte de sel pour 80 kms, en direction de l'île Incahuasi, invisible pour l'instant.




Nous abordons à l'île, au milieu des 4x4 des touristes qui escaladent l'île, et nous attendons la fin de l'après-midi pour en faire autant.



Au nord, le grand volcan domine le salar.



L'île est à nous.






Après quelques singeries d'usage, les derniers touristes quittent l'île dès le soleil couché.






Le salar est à nous pour la nuit. Au matin, dès six heures, les premiers 4x4 abordent pour le petit déjeuner sur les bancs et les tables de sel.



Arès un tour complet de l'île, nous filons plein sud, pour cinquante kilomètres de grand blanc.





Nous quittons le salar en direction du sud Lipez.


Potosi.

Très en retard sur le blog, et pas en mesure de le mettre véritablement à jour, je vous propose ici les photos de nos deux jours à Potosi.


Superbe route de Sucre vers Potosi, à près de 4000m d'altitude.  Surprise dans l'après-midi, à 3300m, nous croisons un camion des transports Mendy, dans les landes, où notre fils a travaillé plusieurs années. Recyclage de nos vieux camions.


Vue d'en haut, Potosi n'est pas vraiment une ville charmante.




En bas, on découvre de splendides monuments coloniaux et églises baroques. Au XVII° siècle, Potosi était l'une des villes les plus importantes au monde, et les plus riches, grâce à ses mines d'argent, dans lesquelles, en trois siècles, sont morts plus de huit millions de mineurs.






Avec une agence touristique tenue par d'anciens mineurs, nous partons à la découverte d'une importante mine. Déguisement obligatoire.



Pour supporter les difficiles conditions de travail, le mineur gonfle sa joue de feuilles de coca.


Après concassage, le minerai - argent, plomb, zinc, cuivre, est séparé mécaniquement des déchets.



Les mines s'ouvrent à 4500m d'altitude.



Nous pénétrons dans l'étroit boyau.



Les mineurs poussent les lourds wagonnets sur des rails en bois très abîmés.



Les tuyaux conduisent l'air comprimé vers les galeries en activité.



Au fond d'une galerie, Tios Benito, diable protecteur, attend les offrandes des mineurs, et des touristes. Certaines des jeunes femmes du groupe se seraient bien assises sur ses genoux !



La progression n'est pas toujours facile, et Nicole n'apprécie pas du tout les trois hautes échelles successives dans un boyau vertical de 80 cms de diamètre, entrecoupé de paliers minuscules. L'air est rare.


Un mineur, la joue gonflée de coca fore manuellement le trou où il va insérer un bâton de dynamite.


Ses compagnons s'affairent dans une galerie verticale.



Nous sortons enfin à l'air libre, après une heure et demie un peu éprouvante.



Devant le marché.







Visite de la magnifique Casa de la Moneda, qui pendant trois siècles frappa les pièces de la monarchie espagnole.



La vierge est représentée dans le cône du cerro Rico, la montagne argentifère de Potosi.



Ces laminoirs de bois, uniques au monde, ont été importés d'Espagne au XVI° siècle en 14 mois, et pourraient encore fonctionner.





Les objets en argent, civils ou religieux, témoignent de l'incroyable richesse passée de Potosi.



Les coffres à la fermeture ultra sophistiquée servaient à transporter les pièces de monnaies jusqu'en Espagne.



Les pièces étaient frappées manuellement, une à une, dans ces étaux de fer.



Au XIX° siècle, la vapeur fait son apparition, puis l'électricité. La Casa de la Moneda fonctionna jusqu'en 1959.





Nous partirons ans l'après-midi vers Uyuni.