dimanche 11 mars 2018

Derniers jours en Colombie.

Les dernières photos de notre voyage vous montrerons à quel point il est regrettable ne ne pouvoir continuer la découverte de ce beau pays.
Le cœur encore léger, nous avons quitté Los Santos. La route surplombe d'impressionnants canyons.


La petite ville d'Aracata se niche dans la montagne au milieu des plantations de café.


Nous arrivons à San Gil, la capitale de l'adrénaline en Colombie: rafting, parapente, saut à l'élastique, escalade ...



Sur le marché de la ville, nous découvrons la "guanabana", fruit étrange parmi tant d'autres, inconnus sous nos latitudes.


Sur la route de Barichara, nous faisons une petite visite à l'un des ateliers de tailleurs de pierre, spécificité locale.


Barichara est certainement l'une des deux ou trois plus jolies villes coloniales du pays, restée très authentique. Vous allez le comprendre tout de suite, il y faut un mollet assuré et des freins sans défaut. Nous bivouaquons au plus haut du village, devant la petite église Santa Barbara.
















Nous visitons un bel atelier de fabrication de papier artisanal où travaillent neuf femmes. Toute la production est vendue sur place, sous forme de feuilles de différents formats et couleurs, carnets et petits cahiers, animaux de fibres ... La feuille du "fique", cultivé dans les montagne de Cuciti est transformée en longues fibres qui seront broyées dans un malaxeur et mélangées à l'eau pour être étalées sur un tamis et déposées entre deux rectangles de tissus. Il ne reste qu'a presser la feuille entre deux plaques de métal et la faire sécher: la feuille de papier est prêtre à être utilisée. Trois mois se sont écoulés depuis la récolte du "fique".




Nombre de plantes peuvent servir à faire du papier. Le petit jardin de l'atelier nous les fait découvrir.



A quelques kilomètres de Barichara, Guane est un tout petit village, quatre rues autour de la place et de l'église, où les derniers indiens "guane" tentent de maintenir leur culture et leur artisanant: sacs et tapis de fibres, poncos ... Nous y découvrons le "sabajon" boisson légèrement alcoolisée à base de lait, de jaune d'œuf, d'épices. Nous évitons soigneusement une autre spécialité locale, la "hormiga culona", fourmi à gros cul, qui se mange grillée à l'apéritif.
Un très intéressant musée archéologique et ethnographique attire les visiteurs à Guane, mais interdit les photos.



En route maintenant vers Sogamoso, le lac de Tota et les paysages du "paramo", nous traversons les plantations de café, de canne à sucre ou de "fique".





Nous déjeunons à Mogotes avant de prendre la mauvaise route de terre de San Joachim.



Vers 2400 m d'altitude, notre Euskal-Go rénacle dans la montée et s'arrête au beau milieu du chemin. Le moteur redémarre et s'étouffe aussitôt. Un quart d'heure d'attente n'y fait rien. Vient un motocycliste - un policier qui cache son uniforme sous un blouson civil en raison de la présence de l'ELN qui continue la guérilla dans la montagne - puis un autre motocycliste - un professeur de physique - puis un "campesino" à bord d'un très vieux 4x4. Nous unissons nos efforts pour faire faire un demi-tour à notre véhicule, puis nous nous lançons dans la descente, au frein à main, sans direction assistée, sur une quinzaine de kilomètres et mille mètres de dénivelé. Stressant, ma foi!
Sur les derniers kilomètres, le vieux 4x4 nous remorque péniblement jusqu'à Mogotes, devant la belle maison d'un des amis de son propriétaire, ethnologue de profession, avec lequel nous nous mettons à la recherche de l'un des deux mécanos du village.
Jairo fait un saut en fin de journée, se déclare apte à nous dépanner et reviendra demain matin à huit heures. Je ne suis pas très confiant.
Ariel Antonio Palomino nous offre le "tinto", le café local et nous fait découvrir sa très belle maison.



A huit heures, comme promis, Jairo est là et commence à vérifier différentes choses. Mais je suis heureusement équipé d'un petit appareil qui se branche sur la voiture, comme la valise du garagiste, et me permet de lire le diagnostic sur mon ordinateur: filtre à particule colmaté!
Jairo finit par se rendre à mes raisons. Mon fils Emmanuel m'apporte au téléphone quelques précisions. Le démontage d'une sonde confirme le diagnostic. Jairo démonte le fap et l'emporte à son atelier. Pas moyen de le nettoyer, il ne passe pas une goutte d'eau! Reste à casser mécaniquement l'intérieur du filtre, ce qui est fait après une bonne heure de dur labeur.



 Plus rien ne s'oppose au passage des gaz d'échappement. Le filtre remonté, le moteur repart et nous pouvons rouler: un témoin de fap reste allumé au tableau de bord. Je ne me rends pas compte tout de suite que ce témoin signale le déclenchement du mode dégradé: nous roulons sans puissance et à vitesse modérée, mais nous sommes à priori à l'abri d'un problème plus grave.

Nous roulons donc sans trop de soucis jusqu'au Cascades de Juan Cauri où nous bivouaquons. Le promenade est bien belle au matin dans la forêt, sur un sentier empierré. Une dinde à décidé de nous accompagner sur les deux kilomètres du parcours.









C'est en reprenant la route que le témoin moteur s'allume et je comprends que nous ne pouvons pas continuer comme ça. De retour à San Gil, je lance un SOS sur les forums auxquels je participe. Les réponses arrivent très vite, pas encourageantes: il faut remplacer le fap ou reprogrammer le calculateur pour rouler sans fap. Mon petit matériel me permet d'effacer le défaut et d'éteindre le voyant moteur. Nous revenons sur Buccaramanga et un concessionnaire Ford qui ne peur rien pour nous. La pièce n'existe pas en Colombie. On peut l'importer du Brésil, pour un coût important et un délai d'un mois. Pas de reprogrammation possible. Evoquée sur internet, la reprogrammation à distance n'est pas possible non plus: il faudrait démonter l'écu et l'envoyer en France, puis le remonter une fois modifié.
Tout ça est très compliqué et très aléatoire. D'autres voyageurs, dans les dernières semaines, ont connu des problèmes similaires ou plus graves avec leur ford ranger, et tentent de rapatrier en France des véhicules en panne, avec de grosses difficultés et un coût très important.
Nous prenons la décision de revenir sur Carthagène et de ré-embarquer Euskal-Go tant qu'il peut encore rouler.
En deux jours de route, nous sommes à bon port.
Nous prenons contact avec l'intermédiaire qui nous a aidé dans les démarches à l'arrivée. Nous pourrons embarquer dès la semaine prochaine et récupérer Euskal-Go à Zeebruge le 11 avril.

A Carthagène, nous retrouvons Isabelle et Francis, Soif de bougeotte, et faisons la connaissance de Sergio et Aldana, un couple d'Argentin en route pour l'Alaska. Jacqueline et Freddy, 2 voyageurs allemands qui attendent leur passage au Panama se joignent à nous pour une soirée mémorable - et arrosée - où nous dégustons enfin les fameuses "hormigas culonas". La guitare et les chansons de Francis prolongent agréablement la soirée. Sergio nous gratifie de deux ou trois morceaux argentins. Nous finissons sur une berceuse basque.
Bref, le genre de soirée à vous faire encore plus regretter l'interruption du voyage.



1 commentaire:

  1. Merci pour les belles photos et le beau reportage malgré le coeur "un peu lourd" ... Souhaitant que tu puisses repartir prochainement avec l'ECU reprogrammé sans FAP ('ça se fait bien, mais effectivement en Europe ...) Rentrez bien !

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