mardi 14 janvier 2014

Passage en Terre de Feu.

Décidément, ce n'était pas notre jour. Non content de perdre le toit d'Euskal-Go, comme vous l'a raconté Farouche, j'ai fait des photos pendant presque deux jours alors que ma carte micro SDHC était restée dans mon ordinateur. Bravo l'artiste. C'était pourtant du bien beau pays, en particulier une très jolie piste de ripio que nous avait déconseillée un indigène, né ici de parents basques venus de Lecumberry, à soixante dix kilomètres de Biarritz. Ces gens là préfèrent évidemment la route goudronnée, quand elle existe, et ne comprennent pas que nous choisissions le caillou.


 C'est près de ce col et du volcan Madre e Hija que les vents violents ont arraché le toit.


Jolie maison de bois sur l'estancia Monte Leon, à l'entrée du parc du même nom.


Les manchots occupent la plage à perte de vue.



Un bivouac abrité sur le port de Rio Gallegos nous permet d'installer notre atelier pour réparer les dégâts. Il nous faudra d'ailleurs y rester une journée supplémentaire pour résoudre un problème électrique dans l'Azalaï de Jacques et Martine, privés de courant. Une soudure effectuée il y deux mois pour empêcher le réservoir d'eau de se détacher avait endommagé l'alimentation électrique. C'est une chance que tout n'ait pas brûlé... et ça me rappelle un mauvais souvenir ! Nous en profitons pour faire remplacer aussi le vérin à gaz de leur porte arrière. On trouve tout ce qu'on veut à Rio Gallegos.


 Le vieux remorqueur passe une retraite rouillée derrière des installations portuaires abandonnées.




La petite cathédrale en bois de Rio Gallegos, qui date de 1906, n'a pas grand chose à voir avec les ors des églises baroques du Brésil. Nicole, qui feuillette le livre d'intentions à la disposition des fidèles y remarque un magnifique dessin pornographique laissé par le dernier visiteur. Les dames de charité qui tiennent leur réunion hebdomadaire devant la crèche arrachent la page en question en poussant des petits cris d'horreur.


A soixante kilomètres au sud de Rio Gallegos, il faut entrer au Chili pour poursuivre vers le sud. Il y a beaucoup de monde à la frontière et les formalités de passage nous prendrons plus de trois heures. Nous y perdrons une botte d'oignons et quelques patates, produits prohibés à l'entrée du Chili, pour raisons sanitaires. Nous avons bien planqué le beurre et la charcuterie au risque d'une grosse "multa".


Nous voici sur la rive du détroit de Magellan que nous franchissons sur un bac en vingt minutes. Le phare veille sur l'entrée orientale du détroit. Nous sommes maintenant en Terre de Feu.


Une route de très mauvais ripio nous conduit à la frontière Argentine, cent kilomètres plus loin. Nous avons traversé le Chili en un après-midi! Les formalités sont abrégées, et nous entrons de nouveau en Argentine. Beau bivouac en bord de mer, à l'abri d'une haute falaise, juste avant Rio Grande. Gauchito Antonio Gil bivouaque au même endroit.



La végétation rase de la Terre de Feu fait bientôt place à la forêt, et nous découvrons au loin les premiers contreforts des Andes.


Le lichen dévore les grands arbres qui finissent en squelettes blanchis par le vent.



C'est le plein été: les fleurs de la mata negra explosent en bouquets blancs.


Après Telhuin, nous découvrons le lac Fagnano, le plus granc lac de la Terre de Feu. La route va maintenant franchir la chaîne montagneuse qui nous sépare du canal de Beagle et d'Ushuaïa.


Chapelle et maisons en bois, au bord du lac.


Les plus hauts sommets culminent à 1450m, mais c'est déjà du sérieux. 


Nous voici à Ushuaïa. Nous n'irons pas plus au sud.


Martine et Nicole n'en reviennent pas de poser sur le port le plus austral ! Euskal-Go aura un petit supplément de gazoil, ce soir.


Nous nous installons au camping d'El Andino, pour d'agréables douches chaudes et une connexion internet moyenne. De plus gros que nous, allemands et luxembourgeois sont installés avant nous. La vue sur le canal de Beagle est fantastique.


Après une première journée de beau temps, que je vous raconterai en image bientôt, une petite pluie ce matin me permet de mettre le blog à jour avant de gagner la ville pour un crabe géant au restaurant. Il faut bien fêter le succès de la première partie de notre voyage.

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