mardi 8 août 2017

Kashan, aux portes du désert.

Nous continuons vers le sud, et à Kashan, il commence à faire vraiment chaud. C'est l'occasion, à l'instar des touristes iraniens, de chercher un peu de fraîcheur dans le jardin Fin. Aménagé au XVI° siècle autour d'une source naturelle, c'est l'un des plus célèbre jardin d'Iran, véritable représentation du paradis.









Nous y sommes abordés et photographiés par de nombreuses personnes, en particulier par une jeune femme au français parfait et sans accent: elle est à l'université d'Ispahan, en troisième cycle de littérature française et termine une thèse de doctorat sur Louis Ferdinand Céline. A travers toutes ces rencontres nous prenons conscience de l'extraordinaire culture du peuple iranien, non seulement de la Perse éternelle mais aussi de l'Iran d'aujourd'hui. Ils ont à cœur de se démarquer de la mauvaise image du pays, associée au pouvoir rétrograde des mollahs et à leur soutien supposé du terrorisme.





Nous déjeunons dans un restaurant traditionnel, envahi par les familles en promenade: brochettes de poulet, riz safrané, "doog" sorte de yogourt léger au concombre.



Une fois de plus, nous bivouaquerons en pleine ville, à deux pas des avenues encombrées, sous les murs de la belle mosquée et madrasa Agha Bozorg. Nous serons à peine dérangés par les allées et venues des fidèles à l'heure de la prière. Et pas du tout par le muezzin que l'on n'entend pour ainsi dire pas, contrairement à la Turquie: chiites plus discrets que sunnites ?






Une famille s'est installée sous les superbes voûtes.







Nous visiterons ensuite deux des très belles maisons patriciennes du XVIII° siècle qui caractérisent Kashan. Les tours à vent, "bagdirs", qui les surmontent assurent une véritable climatisation de ces importantes résidences bâties autour du grand patio, avec leur pavillon d'été et leur pavillon d'hiver.
Le décor intérieur est somptueux et les façades merveilleusement ouvragées reproduisent les motifs des tapis persans.

La maison des Tabatabei









La maison des Boroudjerdi.


La porte des maisons comporte deux heurtoirs différents, l'un pour les hommes, l'autres pour les femmes, ce qui permet à la femme qui vient ouvrir d'adapter sa tenue en fonction du visiteur.












Alambics pour la distillation de l'eau de rose.


 L'affiche désigne sans hésitation les ennemis des mollahs et de la pure jeune fille voilée: facebook, la BBC, Walt Dysney... Nous aurons là une longue discussion avec un petit groupe de jeunes femmes qui vivent le voile comme protecteur et garant de leur liberté.



 La journée s'achève dans le beau bazar de Kashan aux longs boyaux qui serpentent sous les coupoles et traversent d'anciens caravansérails.






De fausses tapisseries, probablement chinoises, proposent versets du Coran, scènes de chasse, paysages alpins ou, plus étonnant, la Cène chrétienne. Un peu encombrant, dommage. J'en connais qui aurait adoré.



La jarre du milieu, au premier plan, repose désormais sur la bibliothèque de notre salon, acquise au pris stupéfiant de 600 000 rials.



Dans les anciens bains reconvertis en salon de thé, un thé rouge (hibiscus) accompagné de pâtisseries nous tiendra lieu de souper à l'issue d'une journée fatigante.

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